jeudi 27 novembre 2008

"Ce Peter Greenbaum, un drôle de loustic, plutôt sombre, un volcan éteint, le Vésuve et l'Etna , sa guitare au bord du cratère et mon Peter la tête la première dans le magma à rechercher la réponse à toutes ses questions...Vous voyez ce que je veux dire?" lui demandait son ami Paul qui vouait à "then play on" un culte plus aveugle que le plus aveugle des zélateurs du Dalai Lama. Puis son ami Paul joignant les mains en un quasi-saint geste de pseudo-tibetain s'enquit auprès du garçon de la possibilité d'obtenir, si toutefois ça ne dérangeait pas, un saint breuvage sulfité sans excès gentiment versé dans l'auguste réceptacle que sa vénérée main portera à ses bienheureuses lèvres ."Deux sauvignon pour Monsieur Paul!"annonça le serveur qui partait samedi pour une semaine aux Canaries.     

mardi 25 novembre 2008

"Sam et Bram s'y entendaient bien dans le chétif, l'un chiche de mots, l'autre parcimonieux dans sa peinture, et de plus lents à la détente, explorateurs immobiles de leurs contrées désertiques, des artisans pas de artificiers..." lui disait, songeur, son ami Paul,"j'en connais qui pourraient en prendre de la graine..." Puis, hélant le garçon qui tout de go servit les deux sauvignon traditionnels, "Pas sûr qu'elle prendrait racine!"  

lundi 24 novembre 2008

Son ami Paul confortablement allongé sur le vénérable divan du réputé docteur Pimply tenta sans trop penser à mal une interprétation du rêve dit les préceptes du décalogue et prononça ces quelques mots "Lacan est un pape sans anneau, tout juste possède-t-il une lacanmobile dans laquelle il fend les foules qu'il bénit nonchalamment à l'aide de son cigare tortueux.." Après un court silence, le réputé docteur Pimply souleva sans hâte une paupière qu'il portait assez baissée puis s'emparant de son grand bâton de pèlerin garanti pur cèdre se vêtit de son immaculé surplis, ajouta un agneau qu'il se jeta sur les épaules, un panier et quelques olives puis dans cet appareil il tendit son bâton vers son ami Paul et l'invectiva. Son ami Paul prostré sur le vénéré divan profita d'une brèche momentanée dans le vif de la mer Rouge pour s'enfuir à toutes jambes et, passant devant la secrétaire du réputé docteur Pimply s'écria "les dix commandements, il nous fait les dix commandements...! "  Son ami Paul disparu, la secrétaire abandonnant le best of des chaussettes noires s'étonna de l'intérêt du réputé docteur Pimply pour Eddy Mitchell tandis qu'elle épongeait quelques vagues échouées sur la moquette de la salle d'attente.   

samedi 22 novembre 2008

"Pas de doute"disait son ami Paul"ce Franco avait du cran, songez que ce sombre ibère prit la peine de débaptiser le célèbre sticky fingers à la pochette braguettisée par andy warhol de sorte que les rares espagnols préfèrant le rock des stones aux roucoulades de bellâtres à rouflaquettes trouvèrent au fond des bacs des disquaires une galette nommée désormais bloody fingers dans une pochette sanguinolente représentant trois doigts coupés débordant d'une boite de conserve ouverte avec à ses côtés l'ouvre-boîte ressemblant à l'un des engins de torture que le susdit Franco aux doigts sanglants utilisait pour contraindre ses opposants à entonner de lugubres flamencos. De quoi douter à jamais de la santé mentale des polichinelles qui nous gouvernent." termina son ami Paul qu'une soudaine et clairvoyante conscience politique n'empêcha pas de se faire servir un pénultième petit verre."no pasaran ! "ajouta-t-il avec un léger et contrefait accent catalan. 
 

jeudi 20 novembre 2008


"Un escabeau assez haut pour permettre d'approcher les yeux d'une loupe pendue au bout d'un fil accroché au plafond et d'ainsi pouvoir déchiffrer les minuscules caractères (japonais) tracés sur la peinture blanche par Yoko l'insatiable croque-notes." disait son ami Paul en décrivant cette installation de Miss Ono exposée il y a une quarantaine d'années dans une célèbre galerie new-yorkaise. "Alors John 'artichoke heart' Lennon de gravir les marches de l'escabeau, de saisir la loupe, d'y approcher son oeil de rebelle, de déchiffrer les pattes de mouches de la croque-notes." poursuivit son ami Paul."Et que lit-il le quart de beatles? I love you ! , de quoi chavirer le John qui désormais allait se mettre aux sushis, ça tient à peu de chose, tout peu basculer en un instant." dit son ami Paul qu'un blanc gommé, commandé à brûle-pourpoint ne rebuta point.  

mardi 18 novembre 2008

"Michaux prétendait que la philosophie l'embêtait et qu'elle lui avait fait perdre les cheveux et qu'en été les gens riches pratiquaient le nutétisme" disait son ami Paul,"je n'ai de souvenirs de ce belge magnifique que le chef couvert du chapeau du philosophe comme Bram arborait le béret du simple avec, haussé, le col de leur gabardine comme si elle essayait de penser."continua son ami Paul qui un instant dépassé par son propos se hâta de le rattraper pour conclure d'un aphorisme dont il avait le secret "L' hindou se sachant broutable s'écarte du chemin des vaches sacrées."  Le garçon, passant à proximité, apporta spontanément un supplément de bretzels dont la forme suggéra à son ami Paul que l'infini parfois tenait dans une assiette. 

dimanche 16 novembre 2008

"Votre Matisse", dit l'amie de son ami Paul," avec ses airs de sainte nitouche, d'Oliver pas hardi, il cachait bien son jeu, c'était plutôt Stanley Lubrique... Il savait bien soulever le voile de ses nonnettes et leur tirer le portrait et le reste avec, on me la fait pas mon petit Henri!"
Son ami Paul, levant les yeux de son Malone, sembla un instant affligé puis reprenant ses esprits questionna son amie: "Au fait,très chère, où en êtes-vous de vos cours de sculpture expérimentale?" "J'avance, j'avance"répondit-elle "j'aurai bientôt terminé mon penseur de Rodin en pots de yaourt..."

vendredi 14 novembre 2008

"J'ai reçu le courrier d'un ami, qui, fondateur du collectif "tout sauf Plant", se demande dans quelle mesure il ne serait pas possible d'utiliser pour la diffusion des cd de Led Zeppelin un lecteur possédant la fonction "cut Plant" afin de ne conserver à l'écoute que le sirop musical des trois orfèvres que sont Jones, Bonham et Page et d'en gommer la voix du dit Robert qui, dit-il, évoque celle d'une concierge qui s'époumone en bas de la cage d'escalier pour rappeler au locataire du 5ème que le local poubelles n'est pas un abri à vélos, fermons les guillemets." dit son ami Paul, qui tenait d'une main la lettre en question et de l'autre un verre de sauvignon que son humeur agitée faisait tanguer dangereusement. " Pas que Plant, ajouta son ami Paul, une fonction cut stupid ou cut croque-notes, il y aura toujours des concierges dans notre escalier vers le paradis. "   

mercredi 12 novembre 2008

Soudain son ami Paul ne put retenir son chien Lacan qui, attiré par un chat du voisinage, tendit la laisse téléscopique que ne maîtrisait plus son ami Paul de sorte que celle-ci s'enroula comme un lasso, au bout duquel aboyait son chien Lacan, autour des jambes du réputé docteur Pimply qui, en conséquence, perdit l'équilibre et tomba entraînant dans sa chute son sac et son contenu (une bouteille d'ouzo, présent d'une patiente hellène qui  etc...) Le réputé docteur Pimply désormais légèrement anisé se releva et , très énervé, s'adressa à son ami Paul: "Ce n'est pas une laisse que vous avez en main mais l'ombilic surmoïsé au bout duquel se tient votre animalité rageuse et aboyante dont les crocs ne sont que l'expression inconsciente d'une morsure que l'enfance récusa mais que votre ça perche au firmament de votre refoulement d'immature et aidez-moi à me défaire de votre ombilic, faites taire ce chien..."Son ami Paul obtempéra, libéra le réputé docteur Pimply qui s'éloigna d'une démarche un peu sirtakienne, montrant le poing à l'affreux clébard et à son ami Paul. Peu à peu le chien Lacan se calma. Le chat Sigmund, puisque c'est ainsi qu'il se nommait, avait disparu.
 


lundi 10 novembre 2008

"C'est la chanson n°4 de face to face que fredonne bruno ganz dans l'ami américain"lui dit son ami Paul "en balayant son atelier, too much on my mind, bien sûr jonathan avec sa voix de chat ayant respiré du poivre ne peut guère rivaliser avec celle toute en sucre de ray davies..."s'interrompant un instant pour avaler une courte gorgée de sauvignon son ami Paul continua" pourtant un de mes amis compare la voix de ray davies au bruit d'une porte qui couine dans un petit courant d'air... Je pense que tout réside dans l'importance du courant d'air."


dimanche 9 novembre 2008

"J'ai attendu si longtemps pour être là où je voulais sous le soleil de ton amour..." chantonnait son ami Paul en anglais dans le texte tapotant sur la table comme le faisait le crémeux rouquin, puis tout de go lui dit " j'espère que l'infortuné Peter Green à pu s'en acheter une avec ses droits d'auteur quand carlos santana, ci-devant artiste pour réunion familiales et parkinsoniennes, reprit où plutôt déroba Black Magic Woman  pour en faire le hit planétaire que méritait après tout cette stupide planète. "  "S'acheter quoi?" demanda-t-il à son ami Paul en train de savourer un sauvignon bien frais. Lequel Paul se contenta d'articuler avec peine ces trois lettres lourdes de sous-entendus "BMW"

vendredi 7 novembre 2008

"Lorsque Sam rencontra Bram, ce fut comme un coup de couteau dans le ventre. Sam lui réservait la moitié de son pain comme d'autres le manteau et Bram mangeait les yeux clos parce qu'il n'y voyait jamais mieux qu'ainsi. Ils cherchaient à voir alors que dans le monde tout nous empêche de voir. " lui dit son ami Paul avec des yeux d'éloigné..."Deux fameux gaillards que l'excès de whisky n'effrayait pas" ajouta-t-il "deux vaches sacrées qu'il ne fallait pas déranger."  

jeudi 6 novembre 2008

"Ce Kafka que vous appréciez tant" disait l'amie de son ami Paul, "il pourrait faire le ménage dans sa chambre, comment pouvait-il vivre en compagnie de ces cloportes ?" Son ami Paul lui répondit, un peu agacé "mais c'est Kafka le cloporte et...."Ce qui fit bondir son amie "je l'aurais parié, il a l'écriture d'un mille-pattes!" Un silence suivit cette remarque pertinente, son ami Paul reprit son Malone, l'amie de son ami Paul se plongea dans un roman familial aux innombrables péripéties nombrilo-suffisantes d'un écrivain loué par toute la presse pour son style"chenille de char d'assaut". 

mercredi 5 novembre 2008

"Quand cette Yoko Ono", lui dit son ami Paul, proposa aux trois autres,un peu attristés par la tragique disparition de leur énervé d'ami tristement abattu par un triste individu, de remplacer John, c'est à dire de devenir John à la place de John, ceux-ci prétextèrent de possibles carrières solitaires pour éconduire la croque-note, sachant pourtant qu'ils ne pourraient jamais se dépêtrer de la toile que le dit John avait méticuleusement tissée ayant ainsi édifié le plus durable des pièges musicaux." Puis son ami Paul, après un instant de calme rêverie héla le garçon:"une mominette et deux verres, qu'on en finisse avec cette histoire d'o !"

mardi 4 novembre 2008

"Votre Jimmy Page, il était pas un peu dur de la feuille ? demanda l'amie perfide de son ami Paul. "Mal entendant? nooon " répondit son ami Paul. "Et ce Robert Plant qui chantait comme un pied..." ajouta l'amie de son ami Paul."Mais non,il était vraiment bon ce Plant! " protesta son ami Paul "Qu'insinuez-vous chère amie? " "Oh, rien dit-elle, c'était juste pour mon information." Puis elle reprit la lecture de la biographie romancée des Chats Sauvages. 

lundi 3 novembre 2008

"Je trouve insignifiant tout ce que je suis capable de faire."
"Voyez-vous ce Perros dont nous parlions il y a peu, je suis certain qu'il aurait apprécié de prendre un petit verre en notre compagnie", lui dit son ami Paul en lui montrant un exemplaire défraîchi des papiers collés dont il avait extrait la phrase susdite ."Un ruminant, un intellectuel du neutre qui jamais ne rechignait à boire un verre, à se coltiner les rudes bretons jusqu'au bout de la marée, à lire Michaux et à écrire dans les trous, à payer la première tournée pour s'en aller plus vite..."Dans les yeux de son ami Paul se terrait une bretonne tristesse de n'avoir pas connu cet étrange homme à la moto avec un ange sur le dos qu'il dissipa d'un décidé et soudain "Garçon,deux muscadet, et breizh atao! "