lundi 29 décembre 2008

 
"Voyez la missive reçue ce jour"lui dit son ami Paul, lettre au poing et sauvignon aux lèvres, "envoyée par le collectif " concierges against R.Plant " dont le siège social se trouve dans l'escalier.Ecoutez plutôt: Monsieur, nous sommes légérement courroucées d'apprendre par votre intermédiaire qu'un de vos amis excédé par la présence au sein du groupe de jeunes Led Zeppelin d'un certain  Robert Plant dont la voix, si nous en croyons ses dires, se rapprocherait, nous citons," de celle d' une concierge qui s'époumone en bas de l'escalier pour rappeler au locataire du 5éme que le local poubelles n'est pas un abri à vélo"se permette une telle comparaison. Nous aimerions rappeler à votre ami et à vous-même que notre collectif milite depuis longtemps pour l'éradication de Robert Plant ainsi qu'à la réduction au format trio dudit groupe de jeunes. Notre collectif ne se contente pas de cette action mais entend mettre en garde contre tous les croque-notes qui ont sévi, sévissent ou séviront malgré la sévérité de notre tri sélectif. Que votre ami se garde à l'avenir de tels propos car nous pourrions lui imposer à titre de représailles l'écoute de surgeons de ce Plant dont il aurait peine à se remettre. Nous comptons sur votre compréhension et vous prions d'agréer etc....PS: nous joignons à ce courrier un enregistrement réalisé par la chorale de notre collectif dont la structure modale et grégorienne infirme les propos tenus par votre ami." Son ami Paul froissa la lettre et siffla négligemment l'introït de When i'm 64 car il s'en approchait.   

vendredi 26 décembre 2008

"Voyez-vous" lui disait son ami Paul" Michaux avait raison, quand sa souris de mie de pain s'en allait vivre sa vie avec ses trois pattes, il n'essayait pas de la rattraper pour lui ajouter la quatrième, à quoi bon puisque ça fonctionnait ainsi..." Paroles de bon sens que celles-ci, c'est alors que le garçon pris d'une envie de glissement esquissa un pas de patineur version ailes d'un ange qui eut pour effet de tsunamier le contenu de son plateau, muscadet n' bretzels, sous l'oeil réprobateur de son ami Paul. Désir du froid vif des contrées québécoises probablement dû à la déprime post-canarienne dont souffrait notre aimable serveur qui, après avoir dunké le contenu buvardé de son plateau dans la poubelle récemment acquise auprès de l'association "un croque-notes bâillonné, une forêt sauvée" osa un " tabernacle, la même en couleur pour monsieur Paul!" assenant sur le comptoir un magistral coup de crosse."OK" finit-il. 

samedi 20 décembre 2008

" Imagine"lui dit son ami Paul "que le 8 décembre 1980 la balle tirée par ce funeste Marc David Chapman au lieu de rencontrer le crâne de John le rebelle se dirige vers la croque-notes toujours accrochée au bras de son pourvoyeur et que, rapport à la taille de la dite Yoko elle se fiche dans le béton de la façade du Dakota Building y laissant pour l'éternité les stigmates de la haine sans fondement d'un admirateur de JD Salinger qui n'aurait jamais toléré un tel gachis et que la dite croque-notes, trouvant là matière à sa démesure, fit appliquer sur la façade du Dakota Building une plaque commémorant ce tir raté  en lieu et place de celle rappelant qu'ici mourut sous les balles d'un stupide ex-marine grassouillet le célèbre John Lennon."Se donnant la force d'en finir d'une rasade d'un excellent sauvignon, son ami Paul ajouta:"On n'en serait pas là.."
  

jeudi 18 décembre 2008

Les rêves de son ami Paul avaient la luxuriance des forêts amazoniennes, l'opacité des nuits boréales. Le réputé docteur Pimply ne savait pas par quel bout prendre cette corde onirique. Malgré tous ses efforts le mystère restait entier, il était avec son Lacan comme une araignée avec un jeu d'osselets.   

mercredi 17 décembre 2008

"Regrettable que Keith et Mick trop cupides n'aient jamais eu la noblesse de John et Paul, qui jamais n'ont accepté la moindre goutte d'eau dans leur vin, ont sabordé le raffiot et sont partis sans se retourner alors que les piètres Stones ..." Ainsi parlait son ami Paul qui, le vin aidant s'échauffait menu en songeant au sort que réservèrent les cupides au malheureux Brian."Quand on sait que ce rapace de Jagger déclara un jour que le vertueux Brian, je cite, "n'a jamais eu de talent pour écrire des chansons, je dirais même qu'il n'avait aucun talent.""Ce qu'ils auraient mérité ces pleutres c'est qu'une Yoko Ono se prenne dans leurs pattes!" dit son ami Paul en montrant son verre vide au garçon tandis qu'il fredonnait "please allow me to introduce myself " en esquissant un très discret mais néanmoins jaggerien déhanché.

lundi 15 décembre 2008

"Votre Bacon en plus d'être alcoolique il serait pas un peu homosexuel, ça ne me dérange pas, voyez-vous mais pour un peintre je trouve que c'est un peu fort et ...." disait l'amie de son ami Paul qui captivé par son Malone n'avait pas vraiment prêté attention aux propos pourtant éclairants de celle-ci. "De plus il était irlandais ce qui pourrait expliquer cette dangereuse collusion, qu'en pensez-vous?" Lachant à regret Malone, son ami Paul déclara, légèrement courroucé, que " Il ne voyait pas le rapport, mais que lui-même abhorrait la bière rousse et la musique celtique pour les raisons suivantes: l'excès de l'une (la rousse)  avait pour effet de provoquer une migraine que les affreux crins-crins gaéliques  et les refrains maritimes de l'autre exacerbaient jusqu'au supplice ." Puis son ami Paul continua: "Chère amie, où en sont les jolies cartes de voeux que vous confectionnez avec talent et quelques boutons translucides ?"

samedi 13 décembre 2008

Son ami Paul s'intéressait aux propos tenus par deux penseurs de profond assis à la table d'à côté dont le discours subtilissime concernait l'hypothétique bagage qu'il serait bon d'emporter dans le cas supposé où l'un ou l'autre des presque philosophes échouerait sans espoir de retour sur l'île déserte si souvent désirée mais jamais atteinte. Comme l'un citait livres et musiques avec un aplomb considérable tandis que l'autre hésitait entre les oeuvres complètes d'un écrivain consensuel que les familles s'arrachent et celles plus confidentielles d'un poète maudit qu'il est de bon ton d'arborer en citant quelques uns de ses vers maigrelets aux rimes inattendues, son ami Paul puisant quelque force dans son sauvignon dit: "la seule chose à ne pas emporter sur cette île c'est bien soi-même..." et satisfait il commanda sans barguigner une autre assiette de bretzels.  
  

jeudi 11 décembre 2008

"Ce Peter Greenbaum," lui dit son ami Paul "pouvait jouer rollin' and tumblin' sur un ravanastron  ou même un rebec tant il avait les mains agiles et l'esprit ténébreux." Une gorgée de sauvignon pour chasser le chat ((Sigmund?) qu'il avait dans la gorge et son ami Paul continua " Qu'il soit devenu fossoyeur ne m'étonne pas, le blues l'a conduit là où il devait aller une fois débarrassé de sa guitare et des fieffés alcooliques de Fleetwood Mac..." sauvignon, puis" Mais toujours grand même dans la dégringolade..." Un bretzel lentement tomba sur le sol, le garçon rêvait d'un voyage aux Baléares, son ami Paul attendait que fut servi son pénultième sauvignon... 

mercredi 10 décembre 2008

Alors qu'il se promenait dans la rue en compagnie de son chien Lacan, son ami Paul prononça ces quelques mots sans vraiment penser à mal: " Lacan est comme un Lenine embaumé puis devenu  momie refoulée pour finir en poisson séché, son tortillas à ses côté en manière de crucifix..." Mais son chien ne l'entendait pas de cette oreille et s'ingénia à manifester sa rage primaire à l'encontre du chat Sigmund qui, espiègle, le narguait en miaulant négligemment les premières notes de l'Internationale ce qui eut pour effet d' intensifier le volume sonore de l'aboyeur et de rendre dingue le meilleur ami de son ami Paul qui, légèrement dépassé par cette situation ne put retenir le bâtard dont le seul but était d'attraper le greffier. A ce moment précis le réputé docteur Pimply, tout juste sorti de la réputée charcuterie où il se ravitaillait en morteau et autres rosettes, vit le sac rempli de saucisses  qu'il balançait nonchalamment à son bras happé par le dit chien Lacan qui satisfait du larcin abandonna tout de go la poursuite du félidé pour en lieu et place dévorer sans retenue la charcuterie du réputé docteur Pimply lequel un instant surpris se tourna vers son ami Paul  et l'invectiva de la sorte: " ça l'ami de l'homme, laissez moi rire, un ça à quatre pattes à l'égo si castré qu'il abuse et aboie comme boit son maître aux abois." La situation étant assez tendue le chat Sigmund n'osa pas proposer au chien Lacan d' accompagner son festin de quelques cornichons. Son ami Paul tentait de reprendre la situation en main et de restituer la charcutaille au réputé docteur Pimply mais celui-ci, abandonnant sa pitance au chien Lacan, se dirigea vers l'épicerie végétarienne recommandée par une de ses patientes au teint de navet.
 
 
 

lundi 8 décembre 2008

Furieux son ami Paul s'étonnait de la réponse qu'il reçut à la missive qu'il envoya à Howard Hawks dans laquelle il regrettait la ringardise de John Wayne, la présence du gominé, tel était le terme employé par son ami Paul,  Dean Martin et ajoutait-il le rôle donné à ce blanc bec de Ricky Nelson alors que Rio Bravo nécessitait la présence d'acteurs plus solides et que sans se vanter son ami Paul proposait sa participation pour un éventuel remake du film qu'ainsi il escomptait un peu plus nerveux. Son ami Paul dans la même lettre signalait qu'ayant dans le passé fait l'escalier et le landau dans Potemkine il se sentait parfaitement capable de faire le cheval et la dynamite dans une nouvelle version de Rio Bravo. "Savez-vous quelle fut la réponse de ce pourtant talentueux cinéaste? " dit son ami Paul faisant passer une récalcitrante bretzel d'une soudaine gorgée de sauvignon," Je ne comprendrai jamais rien à ces américains" poursuivit son ami Paul en lui montrant le télégramme envoyé par ce sacré Howard qui avait simplement écrit:"fuck you bloody communist"     

samedi 6 décembre 2008

"Très cher, j'ignorais totalement que Boudin en plus d'être un précurseur de l'impressionnisme fut également boucher charcutier et ..." disait l'amie de son ami Paul qui levant un instant les yeux de son Malone y replongea avec un discret haussement d'épaule. " Et votre Marilyn en point de croix ?" questionna son ami Paul. "Andy en serait dingue!" répondit l'amie de son ami Paul en cherchant le bout de laine bleu turquoise qui manquait aux paupières de Marilyn.
 
 

jeudi 4 décembre 2008

"Me revient une image" disait son ami Paul " Jimmy page grattant son hydre et riffant comme un chien fou et à ses cotés les deux ex-guitars héros passés comme lui à la moulinette Yardbirds, Beck et Clapton attendant de pouvoir en placer un (de riff), tandis que le sombre Page ne cessait de tisser sa toile pour y piéger les deux fines mouches, laissant coi le concierge Plant dont l'aigre filet ne pourrissait pas cette méritante version de stairways to heaven, bref..."Une bienfaisante gorgée, alors, d'un sauvignon à la robe citron, permit à son ami Paul de reprendre son souffle et ses esprits..." Bref, les deux pur-sang, une main au manche, l'autre en suspens, scrutaient notre Jimmy attendant de sa part le signe qui aurait pu les libérer. Et le Jimmy en question de riffer sans fin, de remuer sa noire tignasse, de redonder et de broder jusqu'à en dégoûter les deux autres qui de guerre lasse lâchèrent deux accords puis, solidaires s'empressèrent de ranger leurs gibson dans leurs étuis sans le moindre regard pour le logorrhéique lansquenet." Après un silence pensif son ami Paul reprit: " Ces barnums de pacotille ont des limites..." puis mystérieux: " Une affaire de tarentule et de plafond..." Hélant alors le garçon, à peine hâlé au retour d'une semaine pourrie aux îles Canaries, celui-ci déposa devant son ami Paul une soucoupe saturée de bretzels et un autre verre de jus citron.  

mercredi 3 décembre 2008

Sale temps pour Sam, les taupes pleuvent sur le gazon, les petits corps meurtris font sur l'herbe des tas de matière sombre qu'il peine à identifier depuis que Bram lui a emprunté ses lunettes. Sam prend son cahier noir et y collecte quelques bribes dont il fera un poème mal ficelé, une histoire de taupe volante qui ne sait où se poser, qui attend et se prend pour le dieu des taupes qu'on reconnait à sa manière hautaine de brasser l'air à l'aide de ses petites pattes palmées. Et s'il en faisait une pièce de théatre en un acte manqué? se dit Sam tandis qu'une taupe passe devant sa fenêtre.A sa table Sam s'évertue à trouver le mot juste pour exprimer l'inexprimable. Un seul arbre dans le jardin de l'Irlandais, un squelette étique que Sam contemple tandis que volent les taupes. C'est Nisard qui lance les talpinés, c'est Nisard la taupe du boucher du village qui se meurt d'un rhume.    
"C'est sous le nom de Mel Torment que se cachait John Lennon quand en 1973 il fut séduit par une certaine May Pang que mit entre ses pattes de rebelle Yoko Ono elle-même qui de la sorte songeait à mettre à l'épreuve son Beatle sans ailes qu'on aurait préféré sans elle" disait son ami Paul qui une fois de plus réglait son compte à la croque-notes dont l'influence délétère poussa son sot de John à prononcer sornettes et billevesées du genre "je me sens plus haut que l'Empire State Building", c'est dire! "Les deux tourtereaux se retrouvèrent à Los Angeles d'où ,lassé de ses propres frasques, John reprit le chemin vers le Dakota Building où, aidé par la croque-note il conçut son Sean qu'attendaient producteurs et autres prédateurs pour en faire l'éphémère fils à son père..." continua son ami Paul qui, d'un geste convenu de la main, signala au garçon qu'il était grand temps d'en remettre une histoire de dissiper la noirceur de ce roman un peu trop familial à l'épilogue tragique.