vendredi 8 octobre 2010

"... chanteurs à moustaches... bla bla bla... insupportables et vocifèrants... bla bla bla..." ainsi y allaient deux exégètes musicaux installés à la table voisine, ce qui eut le don d'affûter l'oreille de son ami Paul que rien de ce qui concernait l'histoire de la musique ne laissait indifférent..." le pire de tous, avec ses collants de ballerine et sa voix de cocker effrayé loin de son panier..." continuait l'un des deux, tandis que son ami Paul se demandait qui était ce cocker "Gary Brooker, non, Franck Zappa, encore moins, John Lennon période post Ono, pas plus " s' interrogeait-il in petto tandis que la solution tomba comme pluie de bretzel sur guéridon "Ce Freddy Mercury a plus fait pour la pousse de la moustache que José Bové contre celle du maïs transgènique..." révéla l'exégète qui justement venait de se jeter un picon bière derrière le paletot. Que dire alors des roufflaquettes de TJ White grosses comme des côtes de boeuf engraissé aux haricots se disait son ami Paul qui se posait un peu là comme historien de la musique.

mardi 21 septembre 2010




" Quelle mouche piqua Michaux, voyageur et piroguier ..." disait son ami Paul " Quel anophèle perça le derme de ce preux battologue?..."s'interrogeait l'avaleur de sauvignon, " S'en prendre aux notaires sous le prétexte de leur manque d'élan, de leur préférence pour le sur-place...  ronds de cuir ils sont, ronds de cuir ils demeureront, Michaux n'y changera rien!" Et voilà le belge rhabillé, le barbare refermé comme se referme une bible dans un lourd claquement de pages. "Ecoutez-vous John Greaves? " demanda son ami Paul à son voisin aux oreilles chaussées d'ombilics musicaux.

mercredi 15 septembre 2010

" Charles Lloyd a tout du gourou placide dont la mer déchaînée se fait cerveau lui donnant fulgurances et inspirations que ne renierait aucun Lacan, aucun Freud..." songeait son ami Paul... " Parfois volcanique, parfois tranquille tel un lac suisse..." pensait-il sirotant un sauvignon acéré comme un riff , trille dont n'est pas avare le susdit Charles quand en rage mue il distille ses notes comme son encre la seiche. " Et quand il occupe le devant de la scène..." poursuivait son ami Paul " ce n'est pas qu'il veuille se mettre en avant, tout simplement il désoriente..." termina son ami Paul, boussole et Malone en main.

jeudi 26 août 2010

"La cuistrerie de certains écrits se rapproche par sa pestilence des cadavres de rongeurs abandonnés au bord des chemins que les corbeaux fouissent jusqu'à en laisser l'os net..." songeait son ami Paul froissant sauvagement le supplément littéraire d'un journal du soir où s'épanchaient laquais et sycophantes.

lundi 9 août 2010

" Un miracle, merveille des merveilles, jamais je n'aurais cru..." disait l'ami de son ami Paul, un papier jauni à la main qu'il agitait comme un talisman, un ostensoir allons y pour du mystique, intention louable en ces temps de couardise de toutes étiquettes, bref songea son ami Paul n'omettant en aucun cas la salvatrice gorgée de sauvignon, quid du talisman? " un miracle " réitéra l'ami aux yeux retournés de félicité, en route vers la canonisation pourquoi pas, toutes les places ne sont pas prises... " Un inédit de Michaux... " triomphait l'ami," une lettre par lui adressée à un inconnu dont le fils perdit la missive que retrouva par hasard au fond d'un grenier poussiéreux le père du brocanteur qui me l'a vendue pour une bouchée de pain dont il fera son quotidien pendant quelques mois..." Sauvignon partagé, les deux amis se penchèrent sur l'incunable, l'un armé d'un sourire immuable et l'autre d'une lippe où le doute le disputait à l'incrédulité dont se préserve tout fauve. "Lisez plutôt" proposa l'ami, " Felouque valdouillée, et la misère des mitraille pulmolisées, fatras des laxophores (bicarre et bonates, déssoudées les laudanums qu'on en finisse avec la glycérine ) cachou, cachoou je vous hais..." Et ça continuait jusqu'à la signature. " Avez-vous vu la signature?" interrogea le douteux incrédule et ci-devant expert michalcien devant l'éternel à nouveau convoqué puisque c'est ainsi que les hommes sont."Quoi la signature ?" aboya l'autre, " eh bien, la signature confirme le fond de ma pensée, cher ami, c'est un faux, extrêmement faux " martela son ami Paul tel Moon sur ses toms,
"voyez plutôt, signé Henry Michot, pharmacien de première classe à Gand... Certes un Belge mais pas le véritable Henri sans Y ,vous me suivez..." se perdit son ami Paul déjà à distance laissant là l'autre comme une felouque échouée.  
Bram épuisant ce qui restait de silence dit à Sam sa foi dans la parole pourvu qu'elle soit chiche. Sam songeant à la foi ne put s'empêcher de sourire.

lundi 19 juillet 2010

"ça y est..." disait son ami Paul "Mahu reparle, ça faisait longtemps, on se morfondait, pas un mot, pas une phrase, à se demander pourquoi on fait confiance à de tels sujets. Et soudain ça repart, comme en soixante, et ça fuse, ça miroite, le verbe est resté ferme et le jarret avec..." Tandis que le garçon jetait un oeil sur l'opus en les mains dudit ami Paul et que, circonspect il prévoyait un largage en plein vol de bretzels sauvignon, son ami Paul continuait, rigolard sa lecture passant de Mortin à Songe, ou de Singe à Morton qu'importe, le principal est de considérer cette reprise de parole comme un pavot dans la mare, une épine dans le pied à tout le tintouin qui s'empresse d'écrire l'ineptie majuscule que nous impose le rentrélittérairisme dont le sus supposé Pinget se battait comme de sa première chaussette (in Pinget dans le texte ) " bon " ajoutait son ami Paul, satisfait de la besogne, " allons vers ce Damien Jurado qui nous réconcilie avec le rock'n roll..." 

vendredi 25 juin 2010

" Blonde on Blonde c'est Bob..." disait son ami Paul à son amie qui de la chose se battait comme de son premier Soulages trouvant dans cet aphorisme matière à noircir un peu plus le tableau, expression prise par elle au premier degré tant son pinceau d'apprenti-peintre ayant tant à dire mais ne sachant pas quoi elle-même trempait ses poils dans le bitume néanmoins exquis dont elle s'apprêtait à recouvrir sa toile à toute volée. "Aimable raccourci " songea son ami Paul "de Cingria à Reda" dont il hissait haute la poésie surannée en palissade étanche, à la Vauban, afin de résister aux marées noires des épanchements familiaux de la sous-littérature ayant désormais cours aux rayons surgelés des supermarchés de culture congelée.  "ça rafraîchit en tout cas..." acheva son ami Paul reprenant Malone.

jeudi 3 juin 2010

"Ah ce Stan Webb " disait son ami Paul " écoutons sa parole de poulet écorché se coinçant les pattes dans les cordes de sa guitare... " Songeant au message transmis par le dit Stan, son ami Paul, les yeux en dilution dans le sauvignon, avait concomitante pensée pour un autre poulet écorché, autrichien celui-là, qui de page en page se posait en écrivaillon, pose comme une autre quand on connaît l'intérêt autrichien pour la peinture ," écrivaillon, donc " pensait son ami Paul " mais écrivaillon de gamelle comme Stan était guitariste de poulailler..." Et son ami Paul de savourer un sauvignon indemne de tout antigel...

jeudi 27 mai 2010

"Un disque-tapas..." disait son ami Paul s'enfilant un caracoles et une gorgée de sauvignon pour faire passer le gastéropode..." Décousu et sautillant, passant d'un extrême à l'autre sans calcul, étrange rondelle que ce self portrait..." continuait son ami Paul..." et que dire de la pochette, le Zimmerman est aussi lourdaud du pinceau qu'il est léger de la gratte, un disque de folk paresseux, une parenthèse comme si le susdit Zimmerman avait voulu reprendre son souffle après des années de génie quasi rimbaldiennes..." Sifflant the mighty queen et son sauvignon, son ami Paul ajouta "Quoiqu'on en dise ce self portrait, il a de la gueule..."

mercredi 19 mai 2010

"L'analyste et l'analysant, l'assis et le gisant, dos à dos pour un cruel face à face... " disait le réputé docteur Pimply, en service décommandé pour une fois ayant pourtant commandé un suave picon bière où, y trempant sa lippe remontée, il puisait force à résister à la tension ombilicale de son chien Lacan toujours à la recherche de son ça perché ou pas, qu'importe. "Comme si tous deux étaient condamnés à voyager éternellement pour se racheter de leur malédiction..." continua le réputé docteur Pimply achevant son picon bière de concert avec le sauvignon de son ami Paul qui surveillait le chien Lacan en train de dévorer le persillé que son maître et néanmoins réputé docteur Pimply venait d'acquérir chez un charcutier bourguignon de ses amis. " Du Wagner, en fait..." dit Pimply , " Kurt ?" s'interrogea son ami Paul.

vendredi 14 mai 2010

 
"Il y avait dans le regard clair de Sam..." disait son ami Paul " l'à distance qui permet toutes les audaces, l'inquiétude qui fait les grands écrivains. Et que dire du doute qui fait trembler les mains, de la fragilité du pourtant rocheux et bien trempé caractère puisqu'il s'agit là d'un écrivain, vous me suivez..." interrogea son ami Paul à peine entravé d'un verre de sauvignon qui ne fut bientôt plus qu'un souvenir, une lointaine compagnie. " qu'importe à la vérité que vous me suiviez ou pas, qu'importe puisqu'il suffit de reconnaître son chemin, sa voie en s'aidant de ces aimables cartographes qui tracent d'improbables routes dans le désert." 

mardi 4 mai 2010

"Choir, brûlot de rastaquouère intempestif, enfer fragmentaire abandonné par son diable..." ainsi y allait son ami Paul tenant le dit Choir comme crucifix sans omettre la coupe de sauvignon bienfaitrice donnant corps à la lecture et métaphores à la papille. " Un missel pour messes du temps passé, un reliquaire, le saint suaire, la matière de nos jours..." poursuivait son ami Paul persuadé pourtant que le dit rastaquouère comme d'autres avant lui demeurerait à jamais rastaquouère, Troggs derrière Stones ou Picabia dans son labyrinthe. " Ah ce Chevillard " terminait-il "c'est wild thing against satisfaction..." 

samedi 1 mai 2010

" Plutôt Ferry ou plutôt Eno? " s'interrogeait un voisin de son ami Paul, légèrement décati comme le prouvait le genre de question pourrie qu'il se posait cherchant lamentablement une réponse dans les brumes opaques d'un passé d'amnésique. " Ah Ferry..." se lamentait son ami Paul, " Un champignon parasitant la belle affaire, le barnum d'Eno..." Puis, comme pour noyer le poisson, changer d'univers, botter en touche, son ami Paul de dire " C'est Manzanera la clef de voûte du barnum.." Ce qui derechef fit fuir le voisin décati, hochant du chef manière de renvoyer son ami Paul à ces chères études musicales dont celui-ci se battait comme de son premier vinyl de Roxy Music.  

vendredi 30 avril 2010

" J'ai découvert une manière d'écrire ", lisait son ami Paul, " c'est-à-dire, je pense qu'il y a une manière d'écrire qui pourrait me convenir..." C'est ainsi que débute le TB tribute de RW, où ce doux rêveur de Robert envie à ce dur cauchemardeur de Thomas sa manière d'écrire qui, selon le doux rêveur conduit le dur cauchemardeur à la clarté à laquelle ils aspirent tout deux. Ce que lisant, son ami Paul ne put qu'apprécier lui qui de romans familiaux en romans familiaux ne voyait qu'écrans de fumée sans aucune clarté, tout juste bons à obscurcir l'espace où, par bonheur, existaient malgré tout des TB, des RW qui s'ingéniaient à toute heure à chercher toujours un peu plus de clarté. De quoi justifier un petit sauvignon... se disait son ami Paul mis en joie par un autre goulot de bouteille glissant sur les cordes de la guitare de Jeremy Spencer.     

vendredi 9 avril 2010

"La perfection faite livre..." disait son ami Paul à son ami qui sirotant sans autre intention que de siroter un sauvignon en compagnie de son ami Paul s'interloquait de la véhémence de celui-ci à arborer du poing l'ouvrage rougeâtre et ancien ( quelques décennies, ainsi va la vie...) qu'eut la bonne idée de publier l'ultra-perspicace Christian Bourgois, avant que de créer ce mythe qui nous poursuit, nous taraude de l'écrivain parfait, du monstre des hawkline, du-je cite-"Richard Brautigan est plutôt grand, relativement filiforme, avec ventre mou. Il n'a rien de l'athlète, mais.. etc, etc...", mais ses nouvelles sont des mondes, des planètes entières qui suffisent à faire tourner la tête du plus résilient, des fusées, des rimbaud, bref " du tout bon" disait son ami Paul ayant posé l'opus sur la table qui y miroitait comme seule sait le faire la truite par icelui attrapée. " Et que dire des poètes mineurs mis à la place des W-C ?..." ajouta son ami Paul, soudain énigmatique.      

mercredi 31 mars 2010

"Des orfèvres jamais à quai, campanistes en manque de carillons, toujours l'oignon au gousset, horlogers à l'heure dite..." égrenait son ami Paul tandis que d'un sauvignon il se remettait les pendules à l'heure d'été histoire d 'enfin mesurer l'avantage de ce décalage propice aux apéros et barbecues de fin d'après midi  ou de début de soirée, de quoi se perdre entre merguez et bretzels, dédale de rendez-vous manqués et de petits rosés (toujours petits les rosés et grands les bordeaux...), " Calet et Guérin, doux duettistes à l'écriture ciselée, perfection des rouages, légèreté des mécanismes..." En suspens, verre et pensée, son ami Paul néanmoins reprit du mouvement, trotteuse en goguette , " Ces deux-là nous changent des écrivaillons d'à-peu-prés qui encombrent notre horizon de piles arrogantes d'ouvrages débordant de famille, d'intrigues et de vécu..." Voilà, c'était dit et redit, petite musique discrète contre cloches à toute volée... 

samedi 27 mars 2010

"Tandis qu'un coup de tournevis..." disait son ami Paul, "un coup sans calcul, périlleux, libre..."
continuait-il "en lieu et place du satané pinceau, le tournevis trempé dans la peinture, minium, et allez un Durer, un Matisse, que sais-je? Qu'importe le résultat, ce qui compte c'est la liberté et de savoir qu'en faire..." ajoutait-il ensauvignonné de frais, ce qui eut pour don de coqalaniser sa pensée fragile qui de Dilasser passa à l'oriental encimenteur traquant Celan au marteau piqueur "Tous les outils sont recommandables, c'est la main qui dirige et au delà ce qui la gouverne, ce qui lui donne l'envie d'en découdre avec la nuit, avec l'infini qui nourrit et apeure..." Ce discours de si peu de raison l'ayant quelque peu entamé, son ami Paul se mura d'un lapidaire et opaque silence que parvinrent à fissurer quelques mesures de la néanmoins lapidaire et opaque Marjory Razorblade.       

mercredi 24 mars 2010

"C'est au quatrième coup de rouge qu'on reconnaît la détresse des vieux ratés..." disait son ami Paul, le Harnais en main ainsi qu'un verre de sauvignon ( le quatrième? ) " Pinget avait le mot rare mais sûr, un maître de la résipiscence, toujours à se battre la coulpe, à endosser la culpabilité de ses semblables pour en enrichir sa prose, l'éclat de son imaginaire..."  
Entamant le cinquième son ami Paul si proche de la détresse et de sombrer dans ce vide dont ses pas pourtant l'éloignaient mais que sa dipsomanie creusait un peu plus chaque jour ouvrant devant lui ce gouffre jusqu'au dégoût, continua " Pinget certes, mais jusqu'où, à quel prix?... " C'est sur cette interrogation que s'acheva son monologue qui en suspens s'éleva lentement vers un ciel chargé de ces gros nuages qui encombrent les poèmes. 

mardi 9 mars 2010

Comme Mathias Canterel redonnant illusion de vie au visage de Danton pourtant immobilisé depuis plus d'un siècle, immortel devenu marionnette ( n'est-ce pas le destin le meilleur pour les polichinels que la politique génère, que la gloire gonfle, baudruches s'empilant dans de sinistres panthéons...) son ami Paul sans Ariane pour tisseuse se perdait dans le labyrinthique opus si peu familial, l'universel Locus Solus d'où, à peine d'un " un sauvignon, monsieur Paul?" l'aurait tiré le garçon si de ce labyrinthe il eut fallu l'en extraire alors qu'il y trouvait paix et repos et qu' en aucun cas il ne désirait briser là cet état de plaisir universel que seuls les romans universels savaient provoquer. Lui venaient alors à l'esprit d'autres universalistes qu'il aurait été fastidieux de citer et d'un " John, don't forget my peanuts..." presque titre d'un lointain standard monkien, son ami Paul sortit du labyrinthe avec la satisfaction de la lecture bien accomplie.

vendredi 26 février 2010

"L'homme qui marche..." disait son ami Paul, " cherchant son dépeupleur dans sa fuite vaine et épuisante..." Sirotant du blanc reprit l'ami Paul sa réflexion, son chapitre: "L'important c'est le chemin, la trace... Dans quel sable marche-t-il l'avançant et sa valise que contient-elle, si lourde que son épaule s'abaisse, son corps se tord? " Claquement de langue et commande au garçon d'un verre plus tard son ami Paul continue " Du sable, de la matière de ce temps qui passe et repasse, le sablier avant la cognée, la fin au début mêlée, de quoi se perdre dans l'espace, tourner en rond pour en finir avec le rectiligne, trébucher finalement, faire le faux pas qui sauve et révèle ce qui vit sous les pieds..." Ses yeux dans le vague aussi vague que la haute mer de Dilasser, suspendus comme le sont ses fragiles planètes, son ami Paul conclut "Après tout, cet homme qui marche ce n'est qu'un morceau de ferraille que la rouille dévore..." 

vendredi 12 février 2010

"Bon" disait son ami Paul, " sans le rouquin Baker, Samson François des baguettes, qu'aurait été ce Disraeli Gears, un zeppelin boursouflé qui une fois grimpé au sommet des charts se serait dégonflé lamentablement ..." continuait-il agitant le rubicond opus en question manière de rappeler au garçon qu'un verre vide se doit d'être rempli sans tarder, ce qu'obtempéra le loufiat qui de Jack Bruce avait la corpulence d'ablette mais non la fender bass que celui-ci maniait en virtuose quand celui-là le faisait d'un plateau cabossé où s'entrechoquaient les ballons puisque de ballon il fut question. " L'Eric avait le complexe du Page, complexe du manche consistant à balancer des soli sans cesse et à riffer en tous sens sans vergogne pensant que l'abus de stridences en aucun cas ne pouvait nuire..." Revenant à son rouquin, son ami Paul précisa le fond de sa pensée " C'est Baker qui pétrit l'ensemble et lui donne forme, cailloux sur le chemin que les deux autres ramassent comme ils le feraient de pépites qu'à leur insu ils distillent..." acheva son ami Paul qui tournant la page demanda, à la surprise du garçon, un café-crème bien serré.

 

jeudi 4 février 2010

" Encore pas le benêt body buildé qui se pavane le nombril à l'air en poussant la chansonnette..." disait son ami Paul contemplant avec nostalgie une photographie datant de 1976 prise dans une rue de Berlin (ouest?) bien avant la chute de Rostropovitch dont l'archet fit trembler la pierre au point de transformer l'oeuvre rectiligne et séparatrice des artistes honnegeriens en tas de gravats sur lequel trônait le violoncelliste y allant d'un beethovénien couplet dont la symbolique datée échappait à son ami Paul qui poursuivit " Esther Friedmann très sylviaplathienne aux côtés d' Iggy, ça pose la pose, profondeur du regard, charme du sourire, silhouette serpentine, elle tire la couverture à elle repoussant l'Iggy dans les cordes où il s'empêtre..." Une gorgée de Sauvignon plus tard son ami Paul ajouta " Que dire de la 4L garée derrière le couple quand on y attend la Trabant coutumière...."  

mercredi 3 février 2010

"Un musée portatif..." disait son ami Paul, " une valise dans laquelle on aurait entassé les reproductions réduites des oeuvres des grands maîtres, des feuillets désordonnés, des papiers collés..." rêvait son ami Paul soudain perrosien, Dilasser alors n'était pas loin, la Bretagne, les vents mauvais, les cieux bas et lourds, le couvercle, Bram,  toute l'engeance que son ami Paul transportait dans sa valise, sauvignon y compris. " La valise de Duchamp, parfait résumé d'une oeuvre qui ne demande qu'à disparaître, qu'à se transporter ailleurs, vers un ailleurs sans pesanteur, un monde d'aveugles qui reposerait enfin le peintre, lui permettrait de peindre pour qu'enfin on y regarde pas, le bonheur..." souriait son ami Paul qu'une soudaine bouffée d'allégresse soulevait un peu de sa chaise, ce qui fit dire au garçon " ça y est monsieur Paul va s'envoler avec son pigeon..."

lundi 1 février 2010

" Cher ami," disait l'amie de son ami Paul "qu'avez-vous fait de vos mitaines?" questionnait-elle, avachie devant le piano,  inconfortablement assise sur une chaise surbaissée, menton sur les genoux, parvenant avec peine à poser ses doigts sur les touches du crapaud dont elle tirait des plaintes dissonantes que son ami Paul, ayant pris tout d'abord pour des coassements, s'était résigné à considérer pour les notes d'une partition qu'il ne parvenait pas à reconnaître malgré une bienveillance étonnante de sa part due à une légèreté d'esprit qui néanmoins s'alourdissait quelque peu à mesure de l'accumulation des mesures que soulignaient discrètement les chantonnements de son amie. " J'adore ce quodlibet, je m'y éclate! " commentait l'amie de son ami Paul qui, Malone en main tentait une manoeuvre d'évitement " Quel chef d'oeuvre que ces variations Goldmann ! " continua-t-elle tandis que son ami Paul y alla d'un "Berg " tonitruant. 
" Quel génie que ce Glenn Gold !" termina-t-elle massacrant une aria comme si elle écrasait une mouche... " GOULD " hurla son ami Paul, jetant son minuit qui délogea la partition de son amie. Soudain on entendit la musique de John Cage. " Je rêve " murmura son ami Paul. 
  

samedi 30 janvier 2010

Tout heureux de son choix ( il venait de faire l'emplette d'un chapon de derrière les fagots, pour vous m'en direz des nouvelles, un repas psychanalytique où étaient conviés les membres du collectif "castration, inhibition, quel acte nous manque?") le réputé docteur Pimply marchait d'un pas lacanien quand vint à sa rencontre le funeste ami de son ami Paul, qui, apercevant le maître, s'en approcha tenant en laisse (ombilic?) son chien Lacan, aboyant et reniflant le chapon dudit réputé docteur Pimply, qui d'un geste las salua son funeste patient montrant par sa froideur qu'il était bien décidé à briser là une entrevue qu'il ne souhaitait pas prolonger.
"ah, docteur" y alla tout de même l'ami de son ami Paul, tandis qu'aboyait Lacan, toujours là quand il s'agit de chapon, tirant sur l'ombilic afin de se rapprocher du cabas de Pimply où résidait le chapon, " j'ai rencontré Albert Marcoeur..." à quoi répondit le réputé docteur Pimply d'un hmm... couvert des aboiements du chien Lacan attiré par le chapon suspendu au bras du grand autre." Marcoeur, docteur, quelle heure marque-t-il l'Albert si ce n'est celle de notre m..." La fin de la phrase du funeste se perdit dans un vacarme de grognements, aboiements, cris de lacanien dépossédé de son chapon tandis que filait le chien Lacan, chapon en gueule, ombilic traînant par terre, bien décidé à déguster le castré sans la moindre inhibition. " Mais votre affreux clébard s'est tiré avec le repas de notre collectif..." cria le réputé docteur Pimply, l'anse de son cabas vide en main. Ce voyant, l'ami de son ami Paul, courut aux trousses de l'affreux Lacan, lui ôta de la gueule ce qui subsistait du chapon, rapporta ensuite ces restes au réputé docteur Pimply, qui, voyant les quelques os à quoi s'était réduit son très gras chapon poussa un cri de désespoir. L'ami de son ami Paul déclara tristement " docteur, quand c'est pas l'heure, c'est pas l'heure " tandis que jetant ses os en tous sens, le réputé docteur Pimply se dirigea vers un étal où régnait le sushi.     
 

mercredi 27 janvier 2010


"Un roman familial..."disait son ami Paul " ça ressemble à un voyage en métro, l'histoire d'une rame qui fend les sombres boyaux du sous-sol parisien, où s'entassent petit à petit les petits personnages du filet d'intrigue qui fait les romans familiaux." continuait son ami Paul cherchant souffle, inspiration et sauvignon, pensant que l'abondance de biens ne peut nuire en la matière. " De station en station, s'embarquent dans la rame les petits personnages qui peu à peu se parlent et deviennent insupportables comme sont insupportables les passagers du métro, puis descendent du wagon, cherchent une correspondance, le nez en l'air et les mains dans les poches, disparaissent sans laisser de trace comme le font les petits personnages des romans familiaux..." Fort de cette démonstration, son ami Paul ajouta " Et que dire des écrivains coupables de ces voyages inutiles, que dire de leur métromanie si peu indispensable..." Une gorgée plus tard, son ami Paul dépita " Autant essayer de repêcher Esbjörn Svensson..."

vendredi 22 janvier 2010

"Ce Blind Willie Mc Tell de si bonne mémoire, déchet abandonné par Zimmerman puis exhumé comme relique de faux saint..." théorisait son ami Paul visionnant mentalement la version dudit BWMT interprétée oh combien fidèlement par une poignée de bataves appliqués mais sans reproches, comment reprocher cette licence à Henk Hofstede, pou parmi les poux, Magritte de la miniature, maître de l'empire des lumières , pensait quasi mentalement son ami Paul s'agrippant au pied de son verre et de la lettre pour enchaîner " Miniaturiste, voilà le mot, le terme de ma réflexion, Wyatt et Hofstede, petits maîtres et miniaturistes, quand on crève de toute cette maïeutique de muridés..."   

mercredi 20 janvier 2010

" Du lisse, du lisse... " disait son ami Paul, " Plutôt que ces malotrus , Chaissac, Bettencourt tous dans le même sac, dans la même cour... Michaux, Ponge , passons l'éponge et dans la chaux vive les cadavres du subversif et de l'empêchement de tourner trop rond, Pinget, Beckett, au panier les phalloïdes qu'on en parle plus!..." reprenait haleine et sauvignon son ami Paul qui joignant geste et parole, portait l'index à l'oreille et " Quiesseboulés les tympans et vogue la galère, du lisse vous dis-je, du lisse..." termina-t-il balançant par dessus bord une gallimerdise de peu d'intérêt que s'arrachaient déjà les piranhas patentés de la critique malfaisante. Ultime gorgée après la bordée puis son ami Paul se perdit, yeux et esprit dans la contemplation oisive du dernier opus de Daniel Johnston.

mercredi 13 janvier 2010

" Dans les pas d'Albert Marcoeur..." disait son ami Paul " dans son sillage, suivre sa trace malgré les efforts de la censure bien écoutante des programmateurs zélés balançant sur les ondes leur purée nauséabonde et pseudo musicale..." rageait-il tenant tel un calice l'armes & cycles remarcoeurisé. " Maquisard et narquois, l'Albert en guetteur attend son heure..." s'interrompit son ami Paul levant son verre à la santé de ce Jean Moulin, ligne Maginot, Robin des bois, Dino Zoff, Vauban, Abbé Pierre, Camier, Mercier, Watt, Bernhard, Knott.  

lundi 11 janvier 2010

" Ce Jacques Rigaut ne survécut pas à sa crise de 29, feu follet toujours brillant, écrivain de grabuge il n' eut de reconnaissance que post mortem ce dont il se fichait comme de sa première chemise trouée..." disait son ami Paul "... plutôt un caleçon troué, un caleçon selon ses dernières volontés..." continuait, songeur , son ami Paul, le mince ouvrage des écrits du susdit Rigaut en main, qu'il lisait et relisait y trouvant repos et espoir quand toute la littérature familiale d'aujourd'hui le plongeait dans un monde où tout va trop vite et où tous les nombrils se pressent. " Ah, que dire de plus d'un homme qui déclara à qui ne voulait pas l'entendre : je serai mon propre savon..." termina son ami Paul hélant un garçon hâlé qui tout de go lui versa sauvignon et bretzels .