jeudi 30 octobre 2008

"Votre Beckett ne devait pas souvent mettre le nez dans le Grevisse" dit l'amie de son ami Paul, "beaucoup trop de fautes dans ses bouquins,et dire qu'on lui a donné le prix Nobel, faut quand même pas pousser..."termina-t-elle un peu échauffée. Délaissant cap au pire , son ami Paul légèrement agacé lui conseilla, si vraiment elle ne souhaitait pas attendre godot en sa compagnie, de reprendre la lecture des mémoires de cette presque sainte opportunément disparue pour le bonheur d'un éditeur pas très catholique.

mercredi 29 octobre 2008

"Lorsqu'un de mes amis" lui disait son ami Paul "enfourna le double blanc dans son cartable alors que je faisais le guet, surveillant d'un oeil prétendument las, les agissements du personnel zélé des Nouvelles Galeries, je ne pus m'empêcher d'assimiler cet acte indispensable eu égard à la grandeur putative de l'objet dérobé que les décennies suivantes ne démentirent pas, d'assimiler "répéta son ami Paul "cet acte au plus lamentable des larcins alors que, les années passant le manque à gagner des Nouvelles Galeries eu égard à la grandeur confirmée de l'objet dérobé a pu être requalifié en mécénat."termina Paul, une presque larme au creux de l'oeil qu'une preste gorgée de sauvignon dissipa.   

mardi 28 octobre 2008

"Avez-vous lu la disparition, Georges Perros l'a écrit sans jamais utiliser la lettre e" lui demandait son ami Paul."Perec" lui répondit-il "Perec, Perros c'est autre chose, c'est breton et pas polonais..., Perros passait ses journées dans les bistrots de Douarnenez sans jamais y boire un verre d'eau, ce qui causa sa disparition , comme celle de Perec qui disparut du même mal. " 
"Vous voyez tout ceci n'a pas d'importance, vous prendrez bien un petit blanc? ou un verre d'eau?" lui dit alors son ami Paul. 

dimanche 26 octobre 2008

"Quand John tenta d'expliquer aux trois autres que Yoko Ono serait désormais le cinquième  Beatles" lui disait son ami Paul,"c'était comme s'il allait labourer le Sahara..." Dont la sécheresse subséquente lui fit commander une de ces rafraîchissantes tournées, histoire d'atténuer les tourments causés par cette nippone croque-note.
  

samedi 25 octobre 2008

"Savez-vous" lui dit son ami Paul "que ce bon Warhol aimait à déclarer qu'il ne voulait pas être peintre mais danseur de claquettes." Un instant occupé à terminer son verre de sauvignon son ami Paul ajouta "ce qui explique si vous me suivez bien que Lou Reed a toujours envié le talent indiscutable de Jean Pierre Cassel..."Son ami Paul sifflota alors un air qui aurait pu ressembler à singing in the rain où peut-être à sweet jane pendant que ses doigts faisaient sur la table un bruit de claquettes. Le garçon prit ceci pour une demande expresse et s'empressa de servir deux sauvignon aux deux admirateurs du velvet qui ne se firent pas prier pour associer le dit velvet à leur admiration un brin excessive du dit sauvignon.  

jeudi 23 octobre 2008

"Où en êtes-vous de votre précis de littérature valétudinaire?" demanda-t-il à son ami Paul en saisissant son verre de blanc. "Je viens d'en finir avec Proust et Kafka, je m'attaque à Flaubert..."répondit son ami Paul."Flaubert, mais il avait une santé de fer..."dit-il entre deux gorgées d'un sauvignon à parfaite température. "Lisez Madame Bovary, Charles et le pied-bot d'Hippolyte, Rodolphe et Léon les deux flandrins, Homais et son arsenic, Emma qui tourne la mayonnaise, un asile de dingues ce roman ..."rétorqua son ami Paul."Ah" dit-il"c'est un point de vue... garçon, deux sauvignon, et bien tassés!" 

mercredi 22 octobre 2008

"Votre Warhol c'est un sacré fumiste, donnez moi un photocopieur et j'en fais tout autant" disait l'amie de son ami Paul en regardant l'heure sur sa montre cactus-concept en cristal designée en toute modestie par un designeur modeste."Je vous laisse, cher ami, c'est l'heure de mon cours d'expression artistique"dit-elle. Son ami Paul lâchant Malone lui conseilla alors de ne pas oublier ses gommettes. 

mardi 21 octobre 2008

Son ami Paul tentait une explication du rêve du "skieur au fond d'un puits " quand, ne pensant pas à mal il dit plus pour lui-même que pour le réputé docteur Pimply "ce Lacan,c'est un drôle de pélerin, masquer l'origine du monde! , s'il s'imagine que je vais tout déballer alors là le Jacques il peut se brosser."ce qu'entendant le réputé docteur Pimply s'anima puis se couvrant d'une parure de plumes et se saisissant d'un tomahawk sauta sur son cheval et encercla son pauvre ami Paul retranché sur le divan du réputé docteur Pimply. Profitant d'une accalmie son ami Paul s'enfuit sous un déluge de flèches enflammées et parvint à rejoindre la secrétaire du réputé docteur Pimply. Sans se retourner son ami Paul lui cria "c'est fort alamo"puis rejoignit le saloon. La secrétaire du réputé docteur Pimply, un instant surprise, soupira "franck alamo ..." puis reprit la lecture des mémoires de ronnie bird là où son ami Paul les avait interrompues.

dimanche 19 octobre 2008

"Vous savez ce Clapton", lui disait son ami Paul écoutant sa guitare pleurer doucement sous les ordres de Mystic George, "tant qu'il fut sideman il le fut de génie. Quand il s'est mis en tête d' être son propre sideman les choses se gâtèrent ..."S'éclaircissant la voix d'une goulée de sauvignon son ami Paul continua "Des producteurs peu au fait de son génie l'ont forcé à une musique pour walkman de jogger où la caisse claire réverbérée et les choeurs dégoulinant de saindoux ont vite fait de lui faire perdre pied. Sa main lente s'est mise alors à compter rapidement les dollars. Triste succès..." termina son ami Paul presque désolé tandis que les murs du bar dégoulinaient maintenant d'une musique navrante très printemps de Bourges."Tandis que Peter Green..."dit admiratif son ami Paul "...garçon, deux sauvignon et nos bretzels!" 

samedi 18 octobre 2008

"Votre Balthuche, il cherait pas un peu pédophile?" disait l'amie de son ami Paul la bouche pleine de carambar. Son ami Paul levant les yeux qu'il avait posés sur une page brûlante du précis de décomposition interrogea "Balthuche?" Après un silence d'agacement réciproque , l'amie de son ami Paul soupira "oh rien, je n'ai rien dit" puis elle vaqua léchant voluptueusement son roudoudou. 

vendredi 17 octobre 2008

"Mozart nous transporte, sa musique s'élève comme une fusée vers des sommets irréméables, Bach, dans un bombardier, fait se rejoindre terre et ciel, Schubert atteint les sombres abysses pianotant dans un sous-marin tandis que Debussy  comme un papillon s'envole et plane, plus léger que l'air..."disait une connaissance de son ami Paul que celui-ci écoutait en hochant le chef assommé par ces pitoyables banalités. Son ami Paul un instant déstabilisé retrouva l'équilibre et lança "que faites-vous de l'iseta de satie,trés cher?"

jeudi 16 octobre 2008

"Deux précautions valent mieux qu'une", disait son ami Paul qui, parfois usait du proverbe, "et je vous le prouve: Keith Moon ne quittait jamais sa Bentley pour se baigner alors que Brian Jones..."Après un silence occupé à se chantonner un bout de Tommy, son ami Paul continua"Remarquez que le dit Keith préféra se noyer de l'intérieur." Encore un petit coup de it's a boy, puis malicieux, son ami Paul commanda"garçon,deux absinthes!" Lequel garçon concocta une anisade vitriol dont on ne se remet pas, tandis que son ami Paul en était à pinball wizard.

mardi 14 octobre 2008

Son ami Paul légérement impatient s'adressa à son amie" Très chère, ne soyez pas comme l'âne de buridan hésitant entre sergent pepper et let it bleed, mettez nous donc ce testudinien happy together." Sur quoi son amie confondant les espèces lança une squamatienne galette où john lurie soufflait comme un damné. Cette approximation zoologique valut à son amie un térébrant regard et la reconnaissance d'avoir exhumé cette reptilienne relique. 

dimanche 12 octobre 2008

"Jimmy Page qui n'en jouait pas comme un manche avait une guitare qui en avait deux" lui dit son ami Paul."manches ?" lui répondit-il, "ouais, sa Gibson ressemblait à l'hydre de lerne " ajouta son ami Paul. Un silence suivit, puis il réclama son dû de bretzels au garçon du bar où régnait une ambiance un peu trop Sacha Distel. 

vendredi 10 octobre 2008


Son ami Paul s'adonnait à la confection d'aphorismes picturaux balayant toute l'histoire de la peinture. Ainsi"Giacometti peint grassement des personnages faméliques"ou encore"les corbeaux croassent,van Gogh passe, "Vermeer peint le pan de mur jaune en buvant du jus de pomme","Bacon dilue ses pigments au champagne, sa peinture est une peinture d'alcoolique" 
"Miro peint pour les myopes","Toulouse Lautrec est à la peinture ce que le Paris Vintimille est à la SNCF". Picasso ne l'inspirait pas.

jeudi 9 octobre 2008

Allongé sur le divan du réputé docteur Pimply, son ami Paul tentait une interprétation du rêve dit"New York vu d'un chien" et sans penser à mal proposa "je crois que dans ce rêve il y a de la prémonition cachée, en effet le chien voit ce que je ne peux pas voir, la race canine n'est finalement pas très éloignée de la race lacanienne si on peut dire." Le réputé docteur Pimply changea brutalement d'aspect, des poils lui poussant sur tout le corps, sa voix devint gutturale, il se transforma en bête sauvage et sauvagement s'en prit à son ami Paul qui d'un bond s'échappa et courant à toutes jambes eut à peine le temps de crier à la secrétaire du réputé docteur Pimply"Jean Marais,c'est Jean Marais!"La belle secrétaire qui vit alors passer devant elle le réputé, hirsute et rugissant docteur Pimply, s'étonnait que fut ainsi cité le nom de Jean Carmet. Perplexité de courte durée; elle reprit son vernis et en retartina ses ongles.  

mercredi 8 octobre 2008

Alors que son ami Paul visionnait l'abécédaire de Gilles Deleuze en digérant avec difficulté une crêpe au kiwi préparée par son amie, celle-ci lui posa perfidement cette question"en êtes-vous à la lettre M comme manucure, cher ami?" Son ami Paul quelque peu agacé quitta son fauteuil et passant devant son amie marmonna " je vous laisse la place, c'est l'heure de la vie des animaux." 

mardi 7 octobre 2008

"Vous me direz tout ce que vous voudrez, cher Paul, mais votre de Vinci il aurait pu quand même tailler ses crayons" dit son amie à son ami Paul en avalant une bouchée d'un terne burger et en noircissant négligemment les oreilles d'une stupide souris sommairement dessinée sur un set de table "à colorier". Entendant ces propos son ami ¨Paul sans pouvoir se retenir écrasa d'un coup de poing la maisonnette de carton décoré dans laquelle sommeillait une pâle salade. Un jet de sauce sucrée macula le chemisier de son amie. "Du dripping, Paul, c'est du dripping!" cria-t-elle en réclamant une autre set "à colorier", avec un chien idiot si possible.   

lundi 6 octobre 2008

Son ami Paul en plus d'une légère ressemblance avec le célèbre cinéaste Jean Luc Godard avait un don d'imitation qui faisait la joie de ses amis et impressionnait son amie.  Vêtu d'un imperméable mastic un peu trop large, un gros cigare à la main, il se présenta en compagnie de son amie à la réception d'un palace parisien, lui fit un clin d'oeil complice puis adoptant le zézaiement helvétique de son modèle s'adressa au réceptionniste "zeune home, ze désirerais récherver ma chuite coutumière chi pochible avec une bouteille de fendant bien fraîche." Le réceptionniste, scrutant l'écran de l'ordinateur lui répondit sans accent"pas de problème, Monsieur Chabrol" ce qui  fit douter son  amie des dons d'imitateur de son ami mais qui la réconforta. Elle ne comprenait goutte aux délires filmiques de l'abscons suisse . 

dimanche 5 octobre 2008

Son ami Paul ayant rencontré par hasard le réputé docteur Pimply l'entretenait à bâtons rompus , lui parlant sans contrainte. Propos amicaux sans grande importance. "Vous savez docteur" disait son ami Paul "je ne suis d'aucune école, d'aucun collège, d'aucune obédience, je n'aime pas être tenu en laisse" tandis qu'au bout de la laisse que tenait son ami Paul un vilain petit chien aboyait,jappait,manigançait ses affaires canines ce qui eut la conséquence d'énerver son ami Paul, qui excédé hurla "ta gueule Lacan!" Un électrochoc pour le réputé docteur Pimply qui de saisissement lâcha son sac. Un bruit de verre cassé suivi de l'écoulement d'une rigole de vieux porto qu'il avait reçu d'une patiente lusitanienne. Bel exemple de la schengenisation du rapport analyste-analysé que le réputé docteur Pimply peu sensible à la chose européenne balaya d'un coup de pied qu'il donna au malheureux Lacan tandis que son ami Paul s'éloignait en tirant le pauvre chien et en soliloquant:"je voulais l'appeler Bourvil mais appeler un basset Bourvil..."

samedi 4 octobre 2008

C'est en compagnie de son ami Paul qu'il vit l'ami américain que son ami Paul regardait toujours avec une grande attention  traquant les indices que Wim Wenders  a dissimulés au coeur de l'intrigue.
Tom ne fera jamais revenir les beatles à Hambourg, Jonathan au volant de sa vw chantonne quelques bribes de drive my car mais ce qui sidérait son ami Paul était la présence de la pochette de face to face posée sur une table tandis que Jonathan balayant chante une des chansons du disque paru en 1966 (sunny afternoon ?)Ils en étaient au cinquième petit blanc et son ami Paul lui dit alors"La pochette  de face to face devait être noire, d'un noir immaculé, ce qui fut refusé par le producteur du disque, ainsi nous avons échappé au simple noir quelques mois avant le double blanc." et son ami Paul ajouta "ça s'arrose!"

vendredi 3 octobre 2008

En compagnie de son amie, son ami Paul analysait perplexe "three figures in a room" , triptyque peint en 1964. Se superposant à la peinture la silhouette de son amie, reflétée par le grand verre protecteur s'anima soudain. Son amie dit alors: "il aurait pas inventé les oeufs au bacon ce triste barbouilleur ?" A quoi répondit son ami Paul quelque peu excédé:"Suivez moi, chère amie, nous allons voir quelques toiles de Bernard Buffet, celui qui inventa l'horloge comtoise."

mercredi 1 octobre 2008


Son ami Paul de temps en temps proférait des toporismes du genre"l'homme élégant hait les gants" puis partait d'un gros rire toporique jusqu'à en pleurer. S'imaginait qu'il en aurait l'esprit en endossant son costume.