vendredi 27 février 2009

"Quand on lui eut coupé le sifflet, Perros se servait d'une ardoise magique pour communiquer avec ses ex-semblables qu'il recrutait au café du port. C'est sur ce carré gris qu'il inscrivait les octosyllabes qui furent toute sa vie et commandait au garçon son rouge ordinaire qu'il aurait souhaité moins bleu..." disait son ami Paul aux yeux de baie des trépassés. " Mais ses interlocuteurs privilégiés vivaient dans sa turne perchée au plus haut de la ville, piétinant livres et lettres, picorant l'aphorisme comme d'autres le maïs en grain. Un beau petit couple toujours à l'écoute du néo-muet qui n'en pensait pas moins. Coq et poule, ses meilleurs lecteurs jamais avares de coups de bec et aux compliments haut-perchés." Le muscadet brillant par son absence son ami Paul leva une main avide en direction du garçon qui obtempéra illico et combla cette basse marée."Pas loquaces les gallinacés du Poulot, plus accoutumés aux silences de leur hôte qu'aux braillements des poulaillers, compagnons chanceux d'un poète pour qui prendre l'air était un métier."    

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