lundi 1 février 2010

" Cher ami," disait l'amie de son ami Paul "qu'avez-vous fait de vos mitaines?" questionnait-elle, avachie devant le piano,  inconfortablement assise sur une chaise surbaissée, menton sur les genoux, parvenant avec peine à poser ses doigts sur les touches du crapaud dont elle tirait des plaintes dissonantes que son ami Paul, ayant pris tout d'abord pour des coassements, s'était résigné à considérer pour les notes d'une partition qu'il ne parvenait pas à reconnaître malgré une bienveillance étonnante de sa part due à une légèreté d'esprit qui néanmoins s'alourdissait quelque peu à mesure de l'accumulation des mesures que soulignaient discrètement les chantonnements de son amie. " J'adore ce quodlibet, je m'y éclate! " commentait l'amie de son ami Paul qui, Malone en main tentait une manoeuvre d'évitement " Quel chef d'oeuvre que ces variations Goldmann ! " continua-t-elle tandis que son ami Paul y alla d'un "Berg " tonitruant. 
" Quel génie que ce Glenn Gold !" termina-t-elle massacrant une aria comme si elle écrasait une mouche... " GOULD " hurla son ami Paul, jetant son minuit qui délogea la partition de son amie. Soudain on entendit la musique de John Cage. " Je rêve " murmura son ami Paul. 
  

1 commentaire:

Unknown a dit…

je te pique ton dessin, il me représente trop bien dans la position du fonctionnaire fatigué en attente de vacances ...
je me souviens d'un prof de musique de mes enfants qui disait que Golmann était le Second Bach...
Inutile de te dire que je ne les ai pas laissés longtemps entre de si bonnes mains...
(de toute façon dans la famille Golmann j'ai définitivement choisi le demi-frère auquel je rends systématiquement visite au père Lachaise quand je vais à Paris...)