mercredi 3 décembre 2008

Sale temps pour Sam, les taupes pleuvent sur le gazon, les petits corps meurtris font sur l'herbe des tas de matière sombre qu'il peine à identifier depuis que Bram lui a emprunté ses lunettes. Sam prend son cahier noir et y collecte quelques bribes dont il fera un poème mal ficelé, une histoire de taupe volante qui ne sait où se poser, qui attend et se prend pour le dieu des taupes qu'on reconnait à sa manière hautaine de brasser l'air à l'aide de ses petites pattes palmées. Et s'il en faisait une pièce de théatre en un acte manqué? se dit Sam tandis qu'une taupe passe devant sa fenêtre.A sa table Sam s'évertue à trouver le mot juste pour exprimer l'inexprimable. Un seul arbre dans le jardin de l'Irlandais, un squelette étique que Sam contemple tandis que volent les taupes. C'est Nisard qui lance les talpinés, c'est Nisard la taupe du boucher du village qui se meurt d'un rhume.    

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