jeudi 26 mars 2009

"Du concept au lyrique, il n'y a qu'un pas..." lui disait son ami Paul devant la reproduction multichromique d'une piètre installation exposée dans un rutilant et coûteux centre d'art, modèle actuel d'éponge à subvention et désormais unique parangon du soufflé culturel." L'art se résume à un permanent retour d'ascenseur tant tout ce ragoût plane au raz des pâquerettes. Mais tout ceci n'a d'importance que celle que lui donnent les thuriféraires de l'art d'aujourd'hui, messieurs Jourdain de la palette et du pinceau..." continua son ami Paul " ah!  le triumvirat Buren-Raynaud-Christo, qu'on plante les colonnes du premier dans les pots du deuxième, que le troisième emballe le tout et qu'on jette cette énorme pompe à fric dans le canal! " termina son ami Paul portant aux commissures la paroi légèrement dorée de son verre de sauvignon, satisfait de ce règlement de compte dont la portée ne dépassait pas les limites étamées du guéridon étalon où se posait son verre et où, parfaite mise en abyme, trônaient quelques bretzels.  

2 commentaires:

Unknown a dit…

Edifions une structure en bretzels, un tas de plusieurs mètres de hauteur arrosé en permanence par une fontaine de sauvignon...Proposons là à la Neue Staatsgalerie de Stuttgart..
Bref faisons acte de foi dans la création contemporaine...(Une édification à côté de la vache bleu de Commercy serait également d'actualité...)Comme disait Tzara : "Il n'y a que l'action négative qui soit necessaire..."

l'ami Paul a dit…

Ah! cher Théo, heureux que vous évoquiez Tzara, monocle et canne de bambou, mais n'oubliez pas l'emblématique Picabia à cheval sur son dada qui lui aussi aurait fait une belle vache bleue.Et que dire de l'indigestion que connut Arthur Cravan, ce bianco de 105 kilos, provoquée par un abus de bretzels. Vomissure qui ne détonnerait pas aux cimaises de nos musées subventionnés.