mardi 31 mars 2009

Pas de café sans ses habitués, pas d'habitués sans la lancinante musique des propos de comptoir, florilège de l'emporte-pièce et du péremptoire. Son ami Paul reportait chaque jour sur un carnet les phrases entendues au "Marronnier" qui lui semblaient dignes d'intérêt. Ce triste recueil qu'il aimait lire comme se lit un bréviaire  lui était comme un journal extime, une occupation de paresseux. Aussi songeait-il que sans autant de paresseux , son carnet n'aurait pas été si rempli. On n'explique pas ainsi un peuple, comme disait un ami belge, pas plus qu'un homme. Juger ses semblables à la lumière de leur obscure substance ne mène à rien, tout juste au bord du gouffre où se perdent quelques modalités de leur être intérieur. Eviter d'être important, de se croire plus grand que nature, ainsi pensait son ami Paul que la vanité excédait et que la bassesse révoltait. Un quichotte d'inutile cavalcade, un rétrograde s'entendait-il dire quand les pages de son carnet l'affligeaient un peu trop. Symptôme évident d'un trop d'herbe dans la tête quand un arbre aurait suffi.  

2 commentaires:

Unknown a dit…

La caractéristique de l'herbe, (quand elle ne se fumme pas) est d'occuper un espace horizontal , espace que l'on définira comme un substrat dont la nature organique définit la qualité de l'herbe qu'il supporte. Ainsi on parlera d'herbe folle ou de gazon anglais selon l'apport socio luinguistique voir culturel du dit substrat. A quoi peut ressembler l'herbe nourrie jour aprés jour d'un sauvignon de comptoir et de bretzels importées ?
L'arbre c'est autre chose....et puis je n'ai jamais vu de chat hurlant à la lune du haut d'une graminacée...

l'ami Paul a dit…

ni gazon anglais, ni herbe folle, de la bonne friche avec des épines et de l'ivraie, le tout sensible au vent, une dune sans sable à laquelle il manquerait l'océan